Sainte-Elisabeth, lieu d’expertise et d’innovation
Sainte-Elisabeth, lieu d’expertise et d’innovation
A Sainte-Elisabeth, les médecins et équipes soignantes développent chaque jour une science médicale et des soins dont la vocation est de permettre au patient de vivre le mieux possible malgré la maladie grave ou le polyhandicap. Hubert Tesson, médecin-chef, nous en dit plus.
Comment se construit l’expertise « Sainte-Elisabeth »
C’est un travail de chaque jour, une expertise qui se transmet au sein de l’équipe, dans un aller-retour permanent entre l’expérience au lit du malade et les indispensable connaissances théoriques à acquérir. Les temps de concertation d’équipe, qui ponctuent la vie du service deux fois par jour permettent un réel compagnonnage, en complément des actions de formations théorique dispensées dans le cadre du « plan de formation ». C’est comme cela que l’expertise se bâtit et se renouvelle de jour en jour, dans le but de répondre au mieux aux besoins des patients.
Cette approche est-elle propre à Sainte-Elisabeth ?
Pour nous, les temps de de concertation en équipe, qui ont lieu deux fois par jour, sont une condition primordiale à la qualité de la prise en charge des patients, mais aussi un formidable levier pour la transmission des savoirs. Une prise en charge du patient qui se veut réellement centrée sur les besoins spécifiques de celui-ci, requière des temps de concertation d’équipe régulière. Chacun apporte son expertise dans la connaissance du patient, son évaluation des besoins du malade et de l’entourage. Chacun apporte son évaluation de l’efficacité et de la tolérance des traitements mis en place, notamment pour le traitement de la douleur et des autres inconforts. Ces temps de concertation représentent un formidable levier de formation et de transmission des savoirs auprès des différents professionnels. Les plus anciens notamment sont animés d’un réel souci de pédagogie, de transmission de l’expertise. Pour les médecins eux-mêmes, la transmission des savoirs et l’approfondissement des connaissances passe aussi par les « jeudis clinique » qui ont lieu tous les quinze jours. Ces temps institutionnels sont dédiés à la mise à jour et au perfectionnement de nos connaissances. Ils sont animés à tour de rôle par chacun des médecins.
La formation, justement, quelle place la clinique Sainte-Elisabeth lui donne-t-elle ?
La part de budget consacrée à la formation continue est particulièrement importante à la Clinique Sainte-Elisabeth ; et ce, bien au-delà des obligations réglementaires ! La recherche de l’excellence est au cœur de nos préoccupations. Cela passe d’abord par la compétence. Compétence techniques, compétences relationnelles, compétences dans la capacité à élaborer une réflexion éthique, à travailler en équipe, à accueillir et prendre en compte des émotions parfois difficiles.
En quoi ce travail de formation est-il indispensable ?
Encore une fois, il en va de la qualité de la prise en charge des patients accueillis. Il en va de la capacité de chacun à vivre le mieux possible la confrontation à la souffrance ; celle des malades, celle des familles, celle des collègues ou sa propre souffrance également. Il en va aussi du besoin de chacun à développer ses propres talents. Dans ce sens, de nombreux professionnels bénéficient de la possibilité d’intégrer des formations universitaires continues diplômantes permettant d’apporter de réelles expertises.
Un exemple ?
Les diplômes universitaires de soins palliatifs, bien sûr, mais aussi des formations diplômantes dans le cadre du traitement de la douleur, de l’hygiène hospitalière ou des choses plus spécifiques comme par exemple la prise en charge des œdèmes lymphatiques, et même la philosophie. L’un des médecins dispose d’un master en philosophie option « éthique médicale et hospitalière », etc.
Et l’innovation, dans tout ça ?
Nous sommes attentifs aux évolutions technologiques dans la mesure où elles peuvent apporter un réel service aux patients. Depuis deux ans, nous nous investissons notamment dans la mise en place d’une technique innovante pour le traitement des douleurs réfractaires aux traitements classiques. L’innovation vient dans la façon d’administrer les médications antalgiques, notamment la morphine. Celle-ci est administrée directement dans le liquide céphalo-rachidien au moyen d’une pompe implantée dans l’abdomen du patient et d’un cathéter introduit entre deux vertèbres. Cela permet d’être beaucoup plus efficace sur la douleur avec des doses de morphine extrêmement faibles. On gagne ainsi en efficacité contre la douleur et aussi en limitation des effets secondaires des morphiniques. Tous les trois mois, un groupe de travail se réunit à la Clinique Sainte-Elisabeth. Y participent une quinzaine de médecins et chirurgiens des grands centres hospitaliers ou cliniques marseillais. L’objectif, proposé à ces acteurs de la prise en charge des douleurs cancéreuses, est de perfectionner ensemble nos pratiques et d’échanger nos expériences dans ce champ innovant.
Comment la clinique Sainte-Elisabeth communique-t-elle son expérience et son expertise des soins palliatifs à l’extérieur ?
D’abord, nous accueillons de nombreux stagiaires, élèves infirmiers, aides-soignants et internes qui viennent se former aux soins palliatifs chez nous. Nous accompagnons également de jeunes médecins en formation dans le cadre de leur thèse. L’ouverture sur l’extérieur est essentielle. Il ne s’agit pas de vivre en vase clos ! Il s’agit bien sûr de transmettre un savoir-faire et un savoir-être, mais la réciproque est bien présente ! L’accueil de stagiaires est source d’enrichissement évident pour nous. Au-delà de l’accueil des étudiants, nous souhaitons communiquer notre expérience et notre expertise dans le domaine de la formation continue en soins palliatifs auprès des professionnels du domicile et des établissements de santé marseillais. C’est l’objectif du Centre de formation de la Clinique.
Pouvez-vous nous en toucher quelques mots ?
L’enjeu est de faire en sorte que les patients en fin de vie puissent bénéficier de soins palliatifs où qu’ils soient. L’existence de structures comme notre Clinique, spécialisées en soins palliatifs, permet d’avoir des pôles d’expertise dont l’une des missions est de diffuser la pratique des soins palliatifs en dehors de leurs structures, notamment auprès des professionnels du domicile, des EHPAD, ou même d’autres cliniques. Par exemple, le Centre de formation propose des cycles de formation à destination des professionnels du domicile. Il s’agit de rencontres qui se font à l’heure du déjeuner, au sein de la Clinique, avec des cycles de formation de 5 rencontres. Nous proposons également des formations de 3 jours pour les EHPAD ou cliniques. Un cycle de formation du soir a été également mis en place, réunissant une dizaine de médecins venant de cliniques marseillaises. C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur et nous avons dernièrement saisi l’opportunité de la création d’une nouvelle USP, à Sainte-Elisabeth, pour développer notre offre de formation continue. Nous comptons monter en puissance en 2022 pour poursuivre et élargir au plus grand nombre ce travail de transmission, et ainsi permettre à chacun de prendre le temps d’accompagner la vie avec compétence.
Vous voulez vous former aux soins palliatifs ?
Contactez Céline Grandmaître (celine.grandmaitre@saintelisabeth.fr) pour la formation continue ou Hubert Tesson (hubert.tesson@saintelisabeth.fr) pour la formation des médecins.